



La Yogathérapie et les Lombalgies, Etude tirée des Annals of Internal Medicine.

Au cours des 12 derniers mois, 55% de la population française a eu mal au dos pendant au moins une journée.
L'étude titrée "Comparaison du Yoga avec l'Exercice Physique et l'Education au Traitement des Lombalgies Chroniques" et parue dans les Annals of Internal Medicine montre l'intérêt d'une certaine pratique du yoga dans le traitement du mal de dos chronique.
L'étude portait sur 101 patients qui avaient entre 20 et 64 ans. Ils avaient consulté dans les 3 à 15 mois précédents pour une douleur chronique lombaire qui, sur une échelle analogique de douleur échelonnée de 0 à 10, se situait entre 3 et 10. Ces patients ne souffraient pas d'autres atteintes chroniques et n'étaient pas en période de grossesse.
L'étude se déroula sur 12 semaines. On répartit les sujets en 3 groupes. Le 1er fit 75 minutes de yoga hebdomadaires en groupe et recevait des consignes pour une pratique individuelle chez soi. Le 2ème groupe fit 75 minutes d'aérobic et de stretching enseignés par un kinésithérapeute et, de même que pour le groupe yoga, recevait un livre sur la gestion du dos ainsi que des consignes pour la prévention des facteurs déclanchants des douleurs.
Durant cette période, chaque participant avait la possibilité d'avoir recours à des consultations et des traitements antalgiques.
Après 12 semaines, L'amélioration dans le groupe yoga était équivalente à celle dans le groupe kinésithérapie par le stretching et l'aérobic. Ce qui montrait dans un 1er temps que le yoga n'était pas préjudiciable, comme certains pouvaient alors le penser. La pratique du yoga, après 3 mois de pratique régulière, améliore les douleurs chroniques lombaires. Mais après 26 semaines, il y avait une nette amélioration du groupe yoga par rapport aux autres groupes.
Le simple conseil pédagogique de prudence, dans la prévention des mouvements qui déclenchent les crises, n'a qu'un effet limité car, si dans un 1er tempscela permet d'éviter les erreurs les plus importantes, cela n'agit pas sur la cause. La bonne utilisation de son rachis ne peut pas se dispenser d'une rééducation.
La pratique du stretching, méthode inspirée du yoga mais associée à l'aérobic, ne privilégie pas la prise de conscience associée à la respiration, ce qui en fait une bonne méthode d'assouplissement et de renforceent musculaire mais elle ne reprogramme pas suffisamment les muscles profonds.
La pratique du yoga, seule, associe tous les éléments de rééducation parfaitement maîtrisable en intensité tout le long du parcours.
La relaxation, associée, renforce également l'effet positif sur le moral et le lâcher-prise. L'acceptation de son trouble est aussi un élément déterminant, réduisant le phénomène d'exacerbation de la douleur par crainte de la douleur. Ceci est confirmé par de nombreuses études. Savoir accepter son trouble pour y faire face réduit le phénomène d'exacerbation des douleurs. Nous le verrons systématiquement dans toutes les pathologies, du simple mal de tête à la douleur cancéreuse métastasique.