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La Phytothérapie Ayurvédique et la Maladie d'Alzheimer, Etude Parue dans Alzheimer's Research & Therapy

Coupe d'un cerveau atteint de la MA à gauche, d'un cerveau sein à droite.

En France et en 2010, 860000 personnes étaient atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Racine sèche de whitania somnifera.

La maladie d'Alzheimer (MA) est une perte inexorable et progressive des fonctions cognitives liée à la présence de plaques séniles dans la région de l'hippocampe du cerveau. Cette maladie est la forme la plus commune de démence. Elle affecte plus de 5 millions d'Américains, un nombre censé augmenter à 7,7 millions en 2030. Les symptômes apparaissent généralement après l'âge de 60 ans, et certaines formes précoces de la maladie sont liées à une anomalie génétique spécifique. Bien que l'étiologie est inconnue, les facteurs génétiques jouent clairement un rôle dans 10% à 15 % des cas. Jusqu'à présent, les recherches pour trouver un remède qui combattrait la MA ont été décevantes Les médicaments actuellement disponibles pour la traiter combattent seulement ses symptômes, et avec une efficacité limitée. La pathogenèse sous-jacente est une perte de neurones dans l'hippocampe, le cortex et des structures sous-corticales. Le début de la maladie se manifeste par une perte de mémoire à court terme, l'incapacité à apprendre de nouvelles informations, des sautes d'humeur, la difficulté à trouver ses mots, et l'oubli des noms. La frustration, l'hostilité et l'irritabilité sont des caractéristiques émotionnelles communes présentées par les patients atteints de la MA. Dans les cas graves, les patients deviennent totalement incontinents, la mémoire est complètement perdue, et le sens du temps et du lieu disparaît. Les patients deviennent totalement dépendants des autres et, finalement, nécessitent des soins à temps complets. Le placement dans une maison de soins infirmiers devient alors nécessaire. Ainsi, la MA pose un problème considérable dans la gestion des patients.

La phytothérapie ayurvédique offre plusieurs options pour modifier l'état d'avancement et les symptômes de la MA. Ces produits d'origine végétale sont normalisées avec soin. Leur efficacité et leur sécurité d'emploi pour une application spécifique a été démontré.

 

Les praticiens ayurvédiques ont mis au point un certain nombre de préparations médicinales et de procédures chirurgicales pour le traitement de diverses affections. Un corps entier de la littérature dans les textes ayurvédiques traite du système nerveux et des troubles qui lui sont associés. Les affections du système nerveux, appelées «VataVyadhi» en sanskrit, sont censées être causées par les déséquilibres de Vata, l'humeur biologique de l'air, partie constituante du cerveau et des nerfs (les anciens considéraient l'influx nerveux comme une sorte de vent ou d'air qui voyage à travers le corps) qui contrôle les deux systèmes nerveux végétatif et somatique. Par conséquent, les déséquilibres de Vata impliquent toujours une certaine faiblesse, des perturbations, ou une hypersensibilité du système nerveux. Dans les textes anciens, on trouve des références directes à la perte de mémoire liée à l'âge, à leurs soins préventifs, et aux interventions thérapeutiques qui leur sont liées. Ces textes expliquent l'utilisation de plusieurs herbes et de leurs qualités, et traitent de l'énergétique des troubles du système nerveux (y compris la perte de mémoire habituellement observé chez les adultes plus âgés). Mais les études scientifiques sur le rôle de ces herbes dans les troubles et les démences du système nerveux, y compris la démence associée avec la MA, restent récentes. En effet, plusieurs de ces études ont décrit l'utilisation de diverses plantes ayurvédiques appelées "nervins" et leurs tendance à renforcer l'activité fonctionnelle du système nerveux et à restaurer la mémoire. Des études phytochimiques ont montré dans ces plantes la présence de nombreux composés précieux, tels que des lignanes, des flavonoïdes, des tanins, des polyphénols, des triterpènes, des stérols et des alcaloïdes, qui possèdent un large spectre d'activités pharmacologiques, y compris des actions anti-inflammatoires, anti-amyloïdogènes, anti-cholinestérases, hypolipémiants et anti-oxydants.

 

La présente étude rassemble des recherches sur la whitania somnifera qui a montré des résultats prometteurs dans le renversement de la MA.

 

Ashwagandha (latin : withania somnifera)

L'ashwagandha est largement utilisée en médecine ayurvédique comme un tonique nerveux, aphrodisiaque, et « adaptogène ». Elle aide l'organisme à s'adapter au stress. L'ashwagandha est un membre de la famille des solanacées. C'est la racine qui est la partie la plus largement utilisée. Cette plante est classée comme un rasayana (rajeunisseur) et est censée posséder une activité antioxydante,  une activité de piégeage des radicaux libres ainsi que la capacité à soutenir un système immunitaire sain. Contrairement à d'autres adaptogènes, qui tendent à être stimulants, l'ashwagandha a un effet calmant et peut donc être particulièrement indiquée chez les personnes atteintes de la MA. Un extrait totale en alcaloïdes de la racine d'ashwagandha a montré un effet calmant sur le système nerveux central chez plusieurs espèces de mammifères, ce qui suggére l'utilisation de cette plante pour induire la relaxation. Une étude récente réalisée en double aveugle et contrôlée par placebo montre que l'ashwagandha réduit les symptômes de stress et réduit l'incapacité à se concentrer. Cette étude a montré qu'une dose de 500mg/jour était des plus efficaces. On n'a pas remarqué d'effets indésirables.

 

L'ashwagandha contient des composés stéroïdiens présentant un grand intérêt pour les chercheurs, comme les lactones stéroïdiens de type ergostane, y compris withanolides A à Y, dehydrowithanolide R, withasomniferin A, withasomidienone, withasomniferols A à C, withaferin A, et withanone. On note parmi les autres constituants les phytostérols sitoindosides VII à X et le bêta-sitostérol, des alcaloïdes (par exemple : ashwagandhine, cuscohygrine, tropine, pseudotropine, isopelletierine et anaferine), une variété d'acides aminés (y compris le tryptophane), et des quantités élevées de fer. Il a été démontré qu'un sous-ensemble de ces composants (withanamides) est efficace pour neutraliser les radicaux libres générés au cours de l'initiation et de la progression de la MA. Ces withanamides ont également empêché la mort des cellules neuronales déclenchée par des plaques amyloïdes. Des études de modélisation moléculaire ont montré que les withanamides A et C empêchent la formation de fibrilles. L'ashwagandha augmente la mémoire et l'apprentissage. On a aussi montré que des extraits aqueux de cette plante augmentent l'activité cholinergique, y compris l'augmentation de la teneur en acétylcholine et l'activité transférase cholineacetyl chez le rat. Cela pourrait expliquer en partie les effets d'amélioration de la cognition et de la mémoire. En outre, de récents rapports ont fourni des informations passionnantes sur la capacité de cette plante à stimuler la croissance des neurites. Un traitement à base d'extrait d'ashwagandha a provoqué la croissance des neurites, de façon dose et temps dépendante, dans les cellules de neuroblastome humain. Les niveaux des deux marqueurs dendritiques, MAP2 et PSD-95, ont été nettement augmentés dans les cellules traitées avec l'ashwagandha, ce qui suggère qu'elle stimule la formation de dendrites. Un traitement avec un extrait de méthanol d'ashwagandha induit la régénération significative des deux axones et des dendrites. Bien que ces données sont très prometteuses pour l'utilisation de l'ashwagandha comme agent anti-MA, des essais cliniques supplémentaires doivent être menées pour soutenir son utilisation thérapeutique. Alors que la plante a été utilisée avec succès dans la médecine ayurvédique depuis des siècles, une étude systématique de la toxicité aiguë ou chronique de cette plante ou de ses différentes composantes fait toujours défaut et des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l'intérêt thérapeutique de cette plante.

 

Notes personnelles :

Ces résultats, bien que très prometteurs, ne doivent pas laisser supposer qu'une supplémentation seule en ashwagandha est des plus efficaces.

Selon moi, on doit y ajouter des pratiques de yogathérapie visant d'une part à améliorer le fonctionnement neuronal (ce qui fera le sujet d'un prochain article) et d'autre part à induire un état de relaxation.

Il me semblerait également intéressant d'apporter un réajustement alimentaire afin de rééquilibrer le dosha Vata. Ceci peut être testé puis abandonner par la suite sans désagrément s'il n'y a pas d'amélioration notable.

©2013-2018 Stéphane Le Colas
6 rue de la Devèze, 07140 Les Vans
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